Santé

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 Références bibliographiques Pour aller plus loin

Recherche-action et sciences infirmières : une connivence fructueuse

Par Michel Fontaine, dominicain, professeur honoraire HES-SO, ancien professeur invité en épistémologie des sciences (IUFRS/UNIL) et en bioéthique

Nota bene : Cet article est une reprise synthétique d'une réflexion plus développée sur un sujet similaire, écrite en collaboration avec Nicolas Vonarx, professeur à la faculté des sciences infirmières de l'Université de Laval (cf ; les références à la fin de cet article).

Les sciences sociales et les sciences infirmières[1] sont en droit de se reconnaître mutuellement proches. Leur complicité et leur proximité se retrouvent principalement dans le croisement de questions de type épistémologique et praxéologique. La recherche-action et la recherche dans le champ de la santé et des soins infirmiers plus particulièrement apparaissent au cœur de ce constat. Cet article se propose d'entrer dans cette connivence qui existe entre la démarche de recherche-action et la recherche en sciences infirmières. Ce constat contribue, autant dans l'enseignement que dans les pratiques de soins en milieux institutionnels et communautaires, à une meilleure prise en compte de la complexité des situations humaines rencontrées par les professionnel-le-s de santé.

Tout d'abord, si l'on s'attache à l'histoire du mot « connivence », on relève le sens de complicité en vue, souvent, d'aider quelqu'un en difficulté. En passant à l'adjectif « connivent », utilisé davantage dans le monde de la botanique et des sciences naturelles, on peut y retrouver l'idée « d'organes similaires qui se touchent par le sommet ». Complicité et proximité par le sommet nous apparaissent comme un beau clin d'œil porteur de sens pour notre propos. Gardons-les alors à l'esprit…

Nous proposons donc de situer quelques caractéristiques de cette complicité et de cette proximité et de retracer ensuite quelques récurrences ciblant les connivences entre recherche-action et sciences infirmières dans le champ de la santé. Cette réflexion cherche aussi à ouvrir la question d'une approche épistémologique commune entre ces deux champs disciplinaires et nous renverra à la nécessité d'un cadre référentiel philosophique.

Complicité et proximité

Nous le savons, la recherche-action occupe une posture originale épistémologique et méthodologique au sein des sciences sociales. Elle entraîne le/la chercheur –e à constater qu'il/elle ne peut éloigner, voire opposer les savoirs théoriques et les savoirs pratiques. Elle l'invite à entrer dans une démarche scientifiquement exigeante, où « […] la connaissance s'élabore par l'action qui en est tout autant le fondement que la finalité » (Corajoud, 2006 : 213). C'est un vrai défi, car la recherche peut devenir l'espace d'une interaction concertée entre plusieurs acteurs/actrices qui reconnaissent la place de la subjectivité comme capable de participer à la construction d'une objectivité scientifique. Par ailleurs, pour un grand nombre d'auteur-e-s « …ce type de recherche s'est donné comme objectif d'influencer directement le monde de la pratique » (Dolbec, 2004 : 506). Ce dernier aspect raisonne et prend tout son sens dans le champ de la santé et des sciences infirmières en particulier.

Rendez-vous incontournable entre théorie et pratique Mais qu'en est-t-il de cette articulation entre recherche et action dans la discipline infirmière ? Tout d'abord, nous retrouvons bien là un rendez-vous incontournable entre la théorie et la pratique. Nous sommes au cœur de ce que l'on appelle une pratique réflexive développant ainsi une démarche de praticien-chercheur. Il n'est d'ailleurs plus question de penser qu'il peut exister une pratique de recherche dans cette discipline sans qu'elle soit fondée au minimum sur un rapport très étroit entre le/la chercheur-e et le/la praticien-ne, sans que le/la chercheur-e ne soit très proche de la pratique, qu'il et elle ait été lui/elle-même praticien-ne, ou qu'il/elle le soit encore. Un des enseignements livrés par certain-nes auteur-e-s qui écrivent sur la recherche en sciences infirmières n'est t-il pas de renverser les rapports de pouvoir entre les chercheur-e-s et les acteurs/actrices habituellement à l'œuvre, et de décloisonner le monde où s'élaborent les théories ? N'est-il pas conseillé, voire fortement indiqué, d'élaborer des problématiques de recherche en regard de situations pratiques et cliniques concrètes qui interpellent les acteurs/actrices, ou de promouvoir l'enseignement de la recherche aux infirmières pour qu'elles s'impliquent dans ces activités, qu'elles profitent pleinement des savoirs produits ici et qu'elles initient si possible des recherches ? (lire par exemple Loiselle et Profetto-McGrath 2007).

Cette articulation entre savoirs pratique et théorique, est encore un élément constitutif de l'identité de la discipline infirmière. Elle donne bien entendu la mesure d'un type d'enseignement universitaire et indique la nature de cette discipline en faisant voir la nécessité d'application et d'utilité des savoirs en sciences infirmières. Mais surtout, cette articulation quasiment obligatoire enferme les sciences infirmières dans un paradigme nécessairement constructiviste, puisqu'elle contraint les savoirs savants à traiter d'une réalité sociale et historique. En bref, l'ordre de réalité dont il est question dans cette discipline, et qu'on balise avec les quatre piliers du méta-paradigme en sciences infirmières que sont le soin, la santé, la personne et l'environnement, fourmillent d'objets de recherche et d'étude à contextualiser, à signifier en fonction d'intérêts, de valeurs, de regards, et à saisir au gré de divers changements. Nous pouvons ainsi nous demander ce que l'on peut entendre et à quoi peut-on s'attendre quand on cherche en sciences infirmières à rendre compte de résultats probants au sein d'une pratique qu'elle soit d'ordre clinique, pédagogique, liée à la gestion d'un service de soins ou à la compréhension d'une problématique de santé communautaire ?

Participer à l'émancipation des individus par l'autoréflexion

Ainsi, comme la recherche-action, la recherche en sciences infirmières a ses propres interrogations épistémologiques. Celles-ci reprennent, pour une part, la question de la nature scientifique d'un savoir qui se construit et s'identifie au travers de l'action et par la pratique dans une interrelation. Il nous semble que nous avons suffisamment d'éléments identifiés dans les deux champs précédents pour prendre le risque de parler de complicité et de proximité par le sommet. Nous percevons bien l'interrogation épistémologique soulevée autant par la recherche-action que par la recherche en sciences infirmières. Interrogation évidemment au travers d'une praxéologie « …selon laquelle la raison d'être de toute connaissance gravite autour de l'émancipation des individus qui peut être encouragée par l'autoréflexion critique sur la pratique », pour reprendre les mots de Simard qui discute les travaux d'Habermas (2005, 551). De même, selon Dolbec, « quelles que soient les méthodes utilisées, la recherche est perçue comme un engagement véritable dans le but de développer ou d'améliorer les pratiques des individus, leur compréhension de ce qui se passe et la situation dans laquelle ils évoluent. » (Dolbec, 2003 : 514-515).

Nous relevons ici l'enjeu évoqué par l'appel à « l'émancipation des individus », c'est-à-dire pour notre propos, un travail d'éveil et de responsabilisation demandé autant aux professionnel-le-s du monde de la santé et des soins infirmiers plus particulièrement, qu'à celles et ceux qui en sont bénéficiaires.

Recherche-action et sciences infirmières : des connivences

Essayons maintenant d'identifier quelques récurrences qui ont valeur de résonance avec une démarche de recherche-action dans la recherche en sciences infirmières. Pour ce faire, partons également d'une définition de la recherche en sciences infirmières. Tout en prenant en compte celle proposée par le Conseil International des Infirmières (CII - 1998), nous suggérons personnellement une approche plus directe mettant davantage en exergue d'une part, la dimension praxéologique des soins infirmiers et d'autre part la référence à une conception de soins. Nous garderons cette définition comme référence pour notre réflexion :

La recherche en sciences infirmières consiste par un travail rigoureux et systématique à faire émerger des connaissances propres à la discipline infirmière, constitutifs de toute intervention individuelle ou communautaire, engagée dans la perspective du prendre soin. Les champs de cette recherche concernent les quatre concepts bien connus que sont le soin, la personne, la santé et l'environnement. Et certaines recherches en sciences infirmières peuvent aussi contribuer à la construction de « modèles » ou de conceptions de soins. Dans ce cas, nous sommes dans une démarche globale et interactive de la connaissance.

De nombreux référents communs

Partant de là, quels sont les référents communs entre la recherche en sciences infirmières et la démarche de recherche-action ?

  • De la valorisation des savoirs expérientiels. On accepte effectivement que les problématiques de recherche en sciences infirmières prennent comme départ une réalité pratique partagée par le/la ou les praticien-e-s à travers ses ou leurs cadres d'expériences (qu'ils soient ou non chercheur-e-s). La lecture de la réalité donnée par le/la praticien-n-e est ainsi essentielle à la recherche en sciences infirmières.
  • D'une démarche réflexive, dans la mesure où la recherche en sciences infirmières suppose d'interroger et de juger des manières de faire et de soigner, d'identifier à qui bénéficient les actions de l'infirmière/infirmier, quels sont les forces qui les influencent et qu'est-ce qui devraient être changé dans les milieux d'exercice.
  • Des responsabilités collectives au sens où il appartient aussi à la recherche en sciences infirmières de transformer un système de soins de santé (autant par exemple dans sa dimension clinique que politique) afin que celui-ci permette de promouvoir le mieux possible la santé des individus.
  • D'une transformation des pratiques, puisque la discipline infirmière est une discipline professionnelle et qu'il y a ici l'exigence d'arrimer la théorie et la pratique dans une perspective de promotion de la santé des personnes auprès desquelles les infirmières/infirmiers travaillent.
  • D'une socialisation des « objets » de recherche, puisqu'il est convenu que si les soins ont une dimension individuelle et propre à la singularité des situations, ils ne peuvent être efficients que lorsqu'ils sont mis en perspective d'une prise en compte de l'environnement et de leur dimension sociétale.
  • D'un désenclavement des savoirs dans la mesure où les lieux du savoir en sciences infirmières sont intimement liés aux milieux de pratiques qui sont identifiés comme des partenaires ; dans la mesure où les praticien-ne-s sont attendu-e-s dans les processus de recherche, comme chercheurs, participants, ou simplement comme bénéficiaires dans le transfert de connaissances.
  • D'une adaptation et d'une utilisation de facteurs excentriques comme lieu de connaissances nouvelles dans la mesure où le périmètre des sciences infirmières intègre naturellement d'autres savoirs.

Des indices de complicité et de proximité : une philosophie commune ?

Allons encore un peu plus loin pour mieux identifier ces indices de proximité en termes de croisements conceptuels. Une pratique réflexive n'est vraiment réflexive que si elle se nourrit en permanence d'une réflexion de type philosophique. Il nous faut donc désormais explorer en amont, c'est-à-dire, chercher à identifier des proximités philosophiques, des paradigmes, des visions du monde ou des intuitions (Weltanschauung) qui se retrouvent dans l'une comme dans l'autre. En bref, peut-on identifier une « même » philosophie dans ces deux cadres de recherche ? L'analyse de cette question est loin d'être univoque. Là encore, il est bon de resituer historiquement l'entrée de la recherche en sciences infirmières dans le paysage universitaire comme nous pourrions le faire pour la recherche-action dans le champ des sciences sociales. À ce titre, nous assistons à un processus d'appropriation méthodologique par étapes. Nous sommes dans une démarche chronologique et diachronique où il est essentiel de trouver « l'objet » spécifique des sciences infirmières si l'on admet que toute science se définit par un rapport à un objet et aux méthodologies utilisées. Il appartient donc aux sciences infirmières d'en préciser toujours mieux les contours. La recherche nourrit ainsi ce processus par un questionnement épistémologique. C'est alors dans l'appropriation de certaines démarches de recherche que nous pouvons identifier les courants philosophiques qui en sont les porteurs.

Se trouvant dans un rapport de proximité particulier avec le monde médical, les premières recherches en soins infirmiers ont cherché à légitimer leurs travaux en utilisant les instruments méthodologiques adaptés à des sciences biomédicales inscrites dans un courant positiviste. Il était difficile, voire impensable, de présenter une recherche en sciences infirmières sans utiliser une méthode d'analyse statistique et une approche quantitative. Plutôt positiviste et associée à une démarche hypothético-déductive dont certains auteurs vont jusqu'à dire qu'elle est devenue une « idéologie des temps modernes, tant nous sommes largement incapables de nous affranchir de ses principes » (Mucchieli, 1998 : 57), Cette posture s'est progressivement amendée pour s'ouvrir à d'autres approches de type interprétative, phénoménologique ainsi que subjectiviste ou constructiviste, cette dernière perspective renvoyant à l'idée « que l'on ne peut donner du sens au monde qui nous entoure qu'en inventant des représentations pour en parler (…) ; que l'on se pose moins la question de la vérité absolue des théories que la question de leur vérité pour l'action (…) » (Allin-Pfister, 2004 : 8).

Une méthodologie de la complexité

Aujourd'hui, la recherche en sciences infirmières s'enrichit de différentes approches méthodologiques, qualitative et quantitative, et s'engage à les utiliser dans une relation de complémentarité dynamique. On découvre l'importance et l'intérêt d'une approche méthodologique mixte. Nous réalisons très vite que l'espace méthodologique dans lequel se travaillent et se déconstruisent les « objets » de la recherche en sciences infirmières, est celui des sciences sociales. En effet, l'essence des activités infirmières articule en permanence l'humain, la société et la nature, mais aussi, les concepts déjà évoqués plus haut, à savoir le soin – la personne – la santé – l'environnement. Parce que les uns et les autres constituent le champ des soins infirmiers (Fawcett, 1993) et qu'ils dessinent l'ordre de réalité à considérer et dont il faut se préoccuper en sciences infirmières, nous sommes ici aussi dans une méthodologie de la complexité (et non de la réduction).

En reconnaissant ainsi que la recherche en sciences infirmières a un adossement préférentiel avec des méthodologies classiques les sciences humaines (sans exclure évidemment l'apport de certaines recherches de type épidémiologique), mettons maintenant en évidence quelques spécificités qui révèlent aussi la présence sous-jacente de courants philosophiques (existentialisme, spiritualisme, personnalisme, humanisme, idéalisme, phénoménologie…) sur ce terrain. À ce sujet, on peut relever au moins trois spécificités particulières qui appartiennent à la pratique de recherche en soins infirmiers, et qui ont aussi valeur d'enseignement et de questionnement méthodologique dans la démarche de recherche-action, soit :

  • Une dimension de type praxéologique qui implique souvent une recherche dans le cadre d'un milieu hétérogène, peu codifié. Très souvent, les recherches ne sont pas sur un terrain d'échantillonnage bien uniformisé et rationalisé. C'est précisément dans ce travail d'exploration de ce milieu hétérogène, difficile à cerner peut-être mais signifiant pour l'objet de la recherche que va se décliner et se chercher une méthodologie la plus adaptée.
  • Le rapport au terrain n'est pas anodin non plus. Le/la chercheur -n'est pas dans une situation d'externalité. Il est souvent dans une situation d'observateur/trices participant. Le terrain de la recherche est un lieu construit socialement dans lequel on n'entre pas facilement. La recherche en soins infirmiers est une recherche sur le terrain, dans le terrain et de terrain.
  • Il y a aussi un rapport au temps qui renvoie à la notion des acteurs/actrices impliqué-e-s dans l'étude. Dans une recherche en soins infirmiers comme dans la démarche de recherche-action, c'est souvent l'autre qui est « maître » de la temporalité (le patient, la communauté, la famille, l'environnement…), laquelle est souvent évaluée à la fois dans sa perception chronologique, mais aussi dans celle du « kairos [2]».On distingue en effet classiquement le temps sous deux regards, celui qui concerne le passage d'un événement antérieur à un événement postérieur et c'est la perception chronologique du temps (le temps qui passe), mais il y a aussi le regard qui prend en compte ce qui se passe pendant le moment présent, c'est la perception du temps dans l'épaisseur de l'événement vécu. C'est dans cette deuxième acception que la langue grecque parle de « kairos ».

 En guise de conclusion....

Il ne s'agit pas de conclure et de prononcer une sentence, mais plutôt de nous aider par cet itinéraire, à poursuivre notre questionnement quant à la place de la recherche-action dans la discipline infirmière au cœur du champ de la santé. Nous savons déjà de Holter et Schwartz-Barcott (1993) que cette rencontre s'est faite dès les années 1980. Toutefois, le type de recherche-action privilégiée en sciences infirmières ne correspondait pas alors à la lecture proposée dans notre propos. Effectivement, les auteur-e-s soulignaient que les recherches-action en sciences infirmières consistaient surtout à valider et tester des interventions dans des milieux (interventions définies par les chercheurs) et qu'on a ignoré totalement des recherche-action « conscientisantes » susceptibles de faire émerger des problèmes par ceux et celles qui les vivent et de comprendre encore les forces qui entourent leurs pratiques et leur réalité.

Et d'autres auteur-e-s d'ajouter dernièrement que la recherche-action a toute sa pertinence en sciences infirmières et dans le champ de la santé, tout particulièrement quand il est ici question de donner la parole aux personnes soignées et aux bénéficiaires des interventions, de tenir compte de leurs intérêts dans les recherches à réaliser ; s'il est question d'implication politique de l'infirmière, de traiter d'inégalités de santé, de développer l'empowerment des personnes malades ou en difficulté, et de contester des forces qui font agir les professionnels dans un sens contraire aux intérêts des personnes vulnérables (Glasson et al., 2008 ; Young, 2009). Évidemment, ce point va dans le même sens en précisant des lieux d'arrimage entre sciences infirmières et recherche-action qui renforcent l'importance de rencontrer cette dernière dans la discipline infirmière et dans les domaines de la santé.

Notre titre évoque l'importance de cette rencontre « recherche-action et sciences infirmières : une connivence fructueuse dans le domaine de la santé », à travers une injonction à la redécouverte, voire à la découverte. En fait, il semble vraiment que nous avons beaucoup d'intérêts à redécouvrir, voire à découvrir combien les sciences infirmières et en particulier la recherche en sciences infirmières ont à bénéficier d'une démarche de recherche-action que nous fournissent les sciences sociales. Une certaine originalité les habite toutes les deux. Elles contribuent aujourd'hui à un questionnement nouveau de la recherche au sens large du terme. L'une comme l'autre participe à la transformation des pratiques. L'une comme l'autre interroge la place des acteurs/actrices et de leur responsabilisation dans les systèmes qu'elles explorent. L'une comme l'autre crée des ponts entre la théorie et la pratique et se trouvent au carrefour de différents monde, professionnel, universitaire, confrontant souvent des cultures différentes.

Pour le dire encore autrement et reprendre ici en substance les propos entendus lors des deux Séminaires européen et international organisés en 2004 et 2014 à Lausanne (Université de Lausanne, Haute Ecole de Santé/Université Marc Bloc Strasbourg, Haute Ecole de travail social Fribourg), il faut retenir que  la démarche de recherche-action renvoie à « ce questionnement permanent suscité par la rencontre entre recherche et action, objet et sujet, théorie et pratique, professionnels et universitaires, en un mot entre chercheurs et praticiens, l'un devenant l'autre, crée une passion partagée dans la quête de connaissance et de méthodes nouvelles. Il ouvre des perspectives épistémologiques communes » (Fontaine ; 2006 :237).

La discipline infirmière mais aussi les autres partenaires de santé ne sont-ils pas au cœur de ce questionnement et leurs bénéficiaires n'en deviendraient-ils les premiers acteurs au service de la santé publique ?

[1] L'expression « sciences infirmières » est utilisée dans un sens volontairement large connaissant les différentes approches auxquelles nous pourrions nous référer si nécessaire laissant le débat ouvert. En ce qui concerne le pluriel, celui-ci se justifie par le fait que nous considérons la discipline infirmière en lien avec des savoirs empruntés.

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