Les manières de faire de la
science aujourd’hui sont multiples et innovantes. Pourtant, un modèle
normatif continue d’écraser les autres : le modèle positiviste. Il
soutient que la science vise l’étude objective de la réalité en
s’appuyant sur l’application rigoureuse de la méthode « scientifique »
dont la neutralité est un des emblèmes. Cette vision est vivement
contestée dans plusieurs champs de recherche, tels que les études
sociales des sciences, l’histoire des sciences et les études féministes
et décoloniales. Ces critiques considèrent que les théories
scientifiques sont construites et influencées par le contexte social,
culturel et politique dans lequel travaillent les scientifiques, ainsi
que par les conditions matérielles de leur travail. Cet ancrage social
de la science rend impensable, pour ces critiques, l’idée même de
neutralité. Faut-il donc renoncer à cette exigence normative? Par quelle
autre norme la remplacer?
Né d’un colloque tenu en 2017 à
Montréal, ce livre propose les réflexions et analyses sur ces questions
de 25 autrices et auteurs issus de sept pays. Études de cas, analyses
réflexives et discussions théoriques s’entrecroisent pour permettre une
réflexion collective approfondie sur ces enjeux anciens, mais
constamment renouvelés, notamment dans le contexte du nouveau statut
précaire de l’expertise scientifique dans l’espace public.
Pour une lecture en ligne de cet ouvrage : https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/neutralite/
Cet ouvrage collectif est publié sous la direction de Laurence Brière, Mélissa Lieutenant-Gosselin et Florence Piron aux Editions Science et bien commun, qui visent à promouvoir promotion de l'accès libre
et universel, par le biais du numérique, à des livres scientifiques
publiés par des auteures et auteurs de pays des Suds et du Nord. Accéder au site des Editions Science et bien commun : https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/